Contes de la vie du monde - A l'Est gronde l'orage...

PROLOGUE

Les origines de l’histoire que je vais vous raconter, remontent très loin dans le temps et dans l’espace. A des milliers d’années, et des milliers de kilomètres d’ici…

 245 av. J.C.

Entre dans l’Histoire, en Mongolie orientale, une confédération de peuples « proto-turcs » nommée par les Chinois, les Xiongnu. Ce sont de farouches guerriers nomades, excellents cavaliers et militaires aguerris. Ils ne cessent d’harceler leurs voisins et deviennent les principaux ennemis de la Chine. Au point, que l’empereur Shi Huangdi envoie le général Meng Tian les repousser et entreprend la construction d’une grande muraille protégeant la frontière. Les Xiongnu peuplaient aussi le lac Baïkal au sud de la Sibérie, la Russie orientale et la Chine du Nord.

Au 1er siècle av. J.C., Wudi, septième empereur de la dynastie Han et grand conquérant, étend les territoires chinois à leur maximum. Il annexe entre autre, le sud de la Chine, le nord du Viet-Nâm, le nord de la Corée, une partie du Kirghizistan, le sud de la Mandchourie et enfin la Mongolie. C’est dans ce contexte expansionniste qu’il entreprend de chasser les Xiongnu loin des frontières de l’empire. Après le règne de Wudi Han, même si leurs menaces persistent, l’importance des Xiongnu décroît dans cette partie du monde et les différents clans de la confédération entrent en rivalité et se dispersent.

C’est désormais vers l’Asie centrale, carrefour des civilisations, que va se porter le désir de conquêtes des peuples turco-mongols. Au cours de leur formidable avancée, ils vont peu à peu assimiler les peuplades indo-européennes autochtones ou les repousser toujours plus à l’ouest…

Enjambons le temps jusqu’au milieu du IVè siècle de notre ère.

Descendants des farouches Xiongnu, les terribles Huns hantent l’Asie centrale à la recherche de pâturages, mais aussi de butin et d’esclaves… Les sécheresses à répétition déclenchent de grandes famines dans les steppes, et les peuples nomades fuient vers l’Ouest.

En effet, leur économie agro-pastorale est archaïque. Elle nécessite de grands espaces et oblige les tribus à se déplacer de façon cyclique. Les Huns fuient donc leurs terres d’origine, à la recherche de nouveaux sols à essarter et de zones de pâturages plus riches. Ils se scindent en deux branches. L’une s’établissant vers le sud. L’autre migrant vers l’Ouest.

Suivant les pistes traditionnelles des caravanes, un grand nombre de Huns s’installent alors sur les rives de la Volga, où ils côtoient un peuple scythe apparenté aux Sarmates : les Alains.

Les Alains probablement originaires d’Ossétie dans le Caucase (Russie et Géorgie), sont aussi de redoutables cavaliers nomades dont les attaques en Perse ont contribué à la chute des puissants Parthes arsacides. Mais les successeurs sassanides de ceux-ci contraignirent les Alains à s’établir entre la Volga et le Don. C’est là, qu’au milieu du IVè siècle, les Huns vont les affronter.

En 374, Balamir chef des Huns, passe le Don et attaquent les Alains. Vaincus, une partie des Alains fuient vers la Germanie. Certains se joignent aux Goths. D’autres se soumettent aux Huns et deviennent leurs auxiliaires. Les Huns poursuivent leur avancée s’attaquant cette fois-ci au royaume ostrogoth en Russie du Sud.

Ainsi débute le phénomène que l’on appelle les « Grandes Invasions » qui fera chuter l’Empire romain d’Occident et donnera naissance à l’Europe médiévale. En voici l’histoire…

Marie-Line Balzamont

 

 

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